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L’armoire de Lübeck

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Il s’agit d’une armoire baroque richement décorée. Ses dimensions sont de 2,50 m de haut sur 2,20 m de large et 0,95 m de profondeur pour un poids proche de la tonne.

 

Ce meuble, pour partie en chêne massif et, d'autre part, en placage en ronce de noyer, présente une ornementation à la fois exubérante et très symbolique. 

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Cette armoire dite "à sept colonnes", provenant du nord de l'Allemagne, appartenait aux parents du cofondateur du musée : Hugues Krafft.

​Ce modèle à deux portes, à usage de penderie, est riche de thématiques religieuses et allégoriques.

Ainsi, la corniche, droite et haute, aux moulurations complexes et saillantes, présente-t-elle le Christ et la Samaritaine au puits.

 

Le corps du meuble est séparé par trois pilastres qui encadrent deux portes. Celles-ci sont ornées chacune d'un motif elliptique aux moulurations cintrées à ressauts, motif en saillie qui ressemble à un coussin d'où le nom de Kissen donné par les Allemands.  

Ces motifs traitent des vertus cardinales (Tempérance, Prudence, Force et Justice) et théogonales (Foi, Espérance et Charité).

 

Un examen attentif de ce meuble permet d'y distinguer ces vertus, représentées sous les traits de femmes, avec des attributs symboliques tels le miroir et le serpent pour la Prudence, un casque guerrier pour la Force, un glaive et une balance pour la Justice ou encore de l'eau passant d'un récipient à l'autre pour la Tempérance. S'y côtoie aussi une iconographie allégorique relative aux quatre saisons (printemps, été, automne, hiver) et aux quatre éléments (feu, eau, air, terre), d'une grande richesse symbolique, qui demeurent de grands classiques de l'art pictural. 

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À la base, le socle, bien séparé et distinct par des panneaux en hexagones allongés situés sous chacune des portes, repose sur quatre pieds constitués de boules très aplaties.

 

Si l'armoire de Lübeck est d'abord impressionnante par son volume, elle est, ensuite, passionnante par la qualité, la symbolique et la finesse des motifs sculptés il y a près de trois cents ans.  

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André GARCIA

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