Le nom de Saint-Marceaux est connu dans la ville de Reims depuis plus d’un siècle. Mais c’est à René de Saint-Marceaux, sculpteur célèbre de la fin du XIXe siècle et contemporain de Rodin, que l’on associe le plus volontiers ce patronyme.
Charles-René de Paul de Saint-Marceaux, dit René de Saint-Marceaux, est né au coeur de la cité, au 8 place Royale, le 23 septembre 1845.
Son grand-père Augustin (1790-1870), élu deux fois maire de Reims, a oeuvré toute sa vie pour améliorer le sort de la population du point de vue sanitaire et culturel. Un boulevard porte son nom depuis 1885. Son père, Alexandre (1819-1908), développe en 1837 la marque de champagne Saint-Marceaux et s’engage dans la vie publique culturelle : il est un des fondateurs de la Société des Amis des Arts de Reims.
Le destin de René de Saint-Marceaux est bouleversé par sa complexion maladive et son instabilité qui faisaient le désespoir de ses enseignants et de ses parents. La mort du fils aîné Raoul, à l’âge de 20 ans, laisse cette famille bourgeoise meurtrie et elle accepte la vocation de sculpteur déclarée par son second fils devenu unique.
Le jeune René ne s’arrêtera alors jamais de modeler la terre glaise. Il fait ses débuts dans un grenier chez ses parents et chez des amis, dans une étable de Toussicourt. A noter que le château de Toussicourt appartenait à la famille Krafft. René de Saint-Marceaux retrouvera plus tard Hugues Krafft à Paris où tous deux oeuvreront pour la fondation du musée des Arts Décoratifs.
Le jeune René quitte sa ville natale à l’âge de 18 ans pour suivre à Paris des études à l’atelier de sculpture de François Jouffroy. La renommée de son talent est lancée en 1872 par le révolutionnaire Gisant de l’abbé Miroy (cimetière du Nord de Reims), puis installée auprès des critiques et du public en 1879 par le Génie gardant le secret de la tombe (musée d’Orsay) et l’Arlequin l’année suivante. Il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1905 et membre honoraire de l’Académie Nationale de Reims en 1912. Il expose aux Salons et multiplie des concours et les honneurs tout au long de sa carrière, reçoit la Croix de la Légion d’Honneur à 35 ans.
René de Saint-Marceaux n’a pas laissé une très grande production. Ses œuvres révèlent toutefois bien des qualités qui ne se cantonnent pas uniquement à la sculpture classique. Notre artiste s’est tourné également vers la stylisation, le symbolisme, l’intériorité et a expérimenté des techniques nouvelles pour son époque comme la fonte à la cire perdue.
La ville de Reims se révèle fondamentale dans la vie et l’œuvre de René de Saint-Marceaux qui déclare sa reconnaissance : « Je suis né deux fois à Reims car les figures du Moyen Age de ses églises ont fait germer en moi l’amour de la sculpture ».
René de Saint-Marceaux décède à Paris le 23 avril 1915. Son épouse Marguerite fait don au musée des Beaux-Arts de Reims, en 1922, du fonds d’atelier de son époux.
PS : Nous remercions Lucette Turbet, Présidente de l’association René de Saint-Marceaux, pour sa contribution à la rédaction de cet article.
Pour en savoir plus : https://saint-marceaux.fr/
Photo : Le Sculpteur René de Saint-Marceaux, Paul Mathey, Huile sur toile (Versailles, Châteaux) de Versailles et de Trianon.
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