Dans le quartier Saint-Remi à Reims se trouve la rue Aubert, du nom du populaire curé de Saint-Remi mort en 1870. Elle portait autrefois la pittoresque et curieuse dénomination de rue des quatre chats grignants.
Cette rue doit son appellation à une maison du XVIème ou XVIIème siècle où quatre sculptures de chats grimaçants étaient encastrées, en saillie, l’une au-dessus de l’autre dans la muraille de façade. Ce sont d’anciens modillons du XIIème siècle provenant d’un édifice détruit. Ces têtes singulières et fantastiques ressemblent plus à des têtes de diables qu’à des museaux de chats : elles tirent la langue, portent la barbe, ont les yeux hors des orbites.
Une légende est attachée à cette ornementation. On racontait que la maison avait été auparavant le lieu d’un viol dont le coupable a été arrêté et condamné par les échevins du ban de Saint-Remi à être brûlé vif, enfermé dans une cage avec quatre chats rendus furieux qui le lacérèrent avec leurs griffes.
La maison a été détruite lors de la Grande Guerre. Deux de ces têtes de chat sont conservées au Musée Saint-Remi.
Photo extraite de « Vieilles rues et enseignes de Reims », par Henri Jadart, 1897.
Société des Amis du Vieux Reims.
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