De la fin du XIXème siècle à 1914, Le Casino fut un lieu de distraction très prisé des Rémois à la Belle Epoque.
Construit en 1874 par l’architecte Louis-Joseph Fossier (1822-1888), au 20 rue de l’Etape à Reims, le « Casino », enclavé dans les maisons voisines, se distingue par une entrée en forme d’arcade. On pénètre dans la salle par un couloir au bout duquel se trouve le guichet.
Très accueillante et coquette, la salle, divisée en arcades décorées, est bien aménagée et éclairée par 264 becs de gaz. Elle dispose d’une coupole vitrée mobile, sur rails. Les sièges de parterre sont même garnis de tablettes pour poser les boissons apportées par les garçons de la Brasserie de Strasbourg voisine. Comme le signale « Le Guide de Reims » : « Les spectateurs y ont l’avantage de pouvoir consommer et fumer tout à leur aise ». Le public est bien sûr composé de Rémois, mais aussi de touristes, de voyageurs de commerce.
Les spectacles ont lieu les soirs à 8h30, avec des matinées les dimanches et jours de fête. Le Casino connaît rapidement le succès au point de refuser parfois du monde.
A l’affiche du Casino, les spectacles sont variés et attrayants : opérettes, petites pièces de théâtre, comédies, revues satiriques animées par des chansonniers, chansonnettes. Citons « Les Grèves sur les Fortifs », « Qui qu’a vu Ninette ». Le programme est annoncé dans « La Vie Champenoise », un journal illustré, satirique et littéraire qui paraît chaque samedi.
Des vedettes de renom se produisent au « Casino » ainsi que des débutants. C’est ainsi qu’en 1906, Maurice Chevalier y fait ses débuts : âgé de 18 ans, il est engagé comme vedette du spectacle pour douze francs par soirée. C’est l’époque de la chanson populaire et gouailleuse et de l’esprit « caf’conc’ ».
Démoli, le Casino n’a pas survécu à la Première Guerre Mondiale.
Source : « Regards sur notre patrimoine » n°11 (juin 2002), pages 14/15.
Photo : "La Vie champenoise illustrée, 14-21 octobre 1893. Dessins de Tristan de Pyègne. © SAVR
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