Cet hôtel particulier représentait un exemple rare à Reims de l’architecture de l’époque de Louis XIV. Situé au 71 rue Chanzy, il fut détruit en avril 1918.
Il n’y a pas de date précise sur l’origine de la construction de cet hôtel. Il date certainement des dernières années du XVIIème siècle. Ses propriétaires sont connus depuis la fin du XVIIIème. On peut citer les Martin de Julvécourt au 18ème, les Cugnon d’Alincourt au 19ème. Marie-Auguste-Louis Lagoille de Courtagnon, époux de Jeanne de Cugnon, y vécut. Ensuite M. Payant, marchand de laines en 1856 et l’imprimeur rémois Lucien Monce.
Sa façade sur rue est en pierre de taille, parfaitement conservée, élégante, aux lignes régulières et à la symétrie rigoureuse. On remarque la porte cochère avec ses guirlandes de feuillages. Le balcon du premier étage, soutenu par des consoles puissantes, est entouré d’une rampe de fer. C’est de là que le 14 juin 1775, la jeune Marie-Antoinette s’est accoudée pour assister au passage du roi allant à Saint Remi.
L’intérieur de la maison, fortement remanié, ne conserve que peu de traces de l’époque de Louis XIV. Beaucoup de changements ont eu lieu dans les premières années du règne de Louis XVI. L’hôtel garde des menuiseries et des trumeaux peints de cette époque, ainsi que des cadres de glace à ornements dorés, situés souvent au-dessus de cheminées. On remarque également un escalier monumental et une grande lanterne ciselée.
Les membres de la Société des Amis du Vieux Reims ont visité l’Hôtel Lagoille de Courtagnon en 1911, alors propriété de M. Lucien Monce qui a remis en valeur les détails et ensembles qui avaient été défigurés dans le courant du XIXème. Notamment un chiffre entrelacé qui garnit l’écusson de la porte cochère.
L’Hôtel a été détruit lors de la Première Guerre Mondiale. Son portail et le balcon de la façade ont pu être sauvés et remontés dans le jardin du Musée-Hôtel Le Vergeur grâce à Hugues Krafft, véritable protecteur du patrimoine rémois.
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