Le 17 novembre 1921, après plusieurs mois de travaux en pleine période de reconstruction de la ville, les Rémois peuvent enfin découvrir « Le Palais Rémois » : une salle de spectacles et de cinéma digne de la Cité des Sacres.
Etabli selon les plans des architectes Lorant-Heilbron et Emile Lambert, au 72 de la Place d’Erlon, le Palais Rémois, édifié en ciment armé et à la façade extérieure plutôt simple, n’est pas un lieu ordinaire. La salle possède 14 mètres de hauteur sous plafond, 20 mètres de largeur latérale, 1 700 places assises toutes disposées face à la scène-écran, une décoration de feuilles de vignes et de grappes de raisin, une acoustique parfaite, un éclairage électrique, un grand écran. Avant le spectacle ou pendant l’entracte, les spectateurs peuvent profiter d’un bar au premier étage.
Cette salle spacieuse, inhabituelle à Reims à cette époque et la plus belle de la ville, a tout pour rivaliser avec nombre de théâtres de province. A la veille de son ouverture, une commission municipale visite l’établissement et vérifie que ce dernier remplit bien toutes les conditions requises pour la sécurité des usagers (postes incendie, qualité de l’aération…).
Le 17 novembre 1921 a lieu l’inauguration officielle du Palais Rémois, réservée aux seuls invités, sous la conduite du directeur M. Caussandier. L’ouverture au public est prévue pour le lendemain, 18 novembre, avec la projection du film « L’Atlantide » de Jacques Feyder, d’après l’œuvre de Pierre Benoît.
Le Palais Rémois poursuivra son activité jusqu’en 1929. Il subira alors de nombreuses transformations sous la houlette de l’architecte Marcel Rousseau. La salle, plus moderne et mieux adaptée au cinéma parlant, réouvrira le 18 octobre 1929 sous le nom de « L’Empire ». En 1973, la salle passera sous le contrôle de la société « Gaumont » avant de devenir en septembre 2019 « L’Opéraims » que nous connaissons de nos jours.